L';Organisation mondiale de la Santé (OMS) a prévenu mardi que le système de santé au Yémen continuait de se détériorer avec la fermeture de nombreuses structures sanitaires, laissant les civils sans accès aux soins de santé.
« Près de 23% des structures de santé au Yémen ne fonctionnent pas actuellement ou fonctionnent de manière partielle en raison des violences, et de nouvelles structures continuent de fermer chaque semaine », a déclaré un porte-parole de l';OMS, Tarik Jasarevic, lors d';un point de presse à Genève.
L';OMS a besoin de 151 millions de dollars pour répondre aux besoins de santé des personnes déplacées au Yémen jusqu';à la fin de l';année 2015 et n';a reçu pour l';instant que 23 millions de dollars. « Sans argent, de nombreux services de santé vitaux devront fermés », a souligné M. Jasarevic.
Au total, 15,2 millions de personnes, dont 1,2 million de déplacés ont besoin de services de santé, en particulier dans les gouvernorats d';Aden, d';Abyan, de Taëz et de Sa';ada.
Au-delà de la crise sanitaire, le Yémen est également confronté à une crise alimentaire, a prévenu mardi la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit à l';alimentation, Hilal Elver, dans un communiqué de presse.
« Alors que le conflit continue de s';aggraver, plus de 12,9 millions de personnes au Yémen survivent maintenant sans un accès adéquat aux denrées alimentaires de base, dont six millions d';entre elles sont confrontées à une très grande insécurité alimentaire », a ajouté Mme Elver.
La situation des enfants est particulièrement inquiétante alors que des informations font état de 850.000 enfants victimes de malnutrition aiguë, un chiffre qui devrait monter à 1,2 million au cours des semaines à venir si le conflit continue, selon l';experte.
Les combats dans les gouvernorats d';Aden, d';Al Dhali, de Lahej et de Taëz ont empêché la population civile d';accéder aux denrées alimentaires de base, alors que des frappes aériennes auraient visé des marchés locaux et des camions contenant des produits alimentaires.
« Affamer de manière délibérée des civils lors d';un conflit armé interne et international peut constituer un crime de guerre et pourrait constituer un crime contre l';humanité dans le cas d';un refus délibéré de nourriture et d';un privation de ressources ou de fournitures alimentaires », a insisté la Rapporteuse spéciale.
No comments:
Post a Comment